Chemin d'été
Parfums subtils de fenouil et de foin mêlés,
Odeurs amères de figuiers, de fruits chargés.
Chemin qui se cherche entre chien et loup,
Chauve-souris chassant dans un vol un peu fou.
Les oiseaux endormis laissent chanter les cigales.
Au loin, quelques chiens aboient dans la nuit pâle
Où scintillent les toutes premières et timides étoiles.
La voûte céleste installe lentement sa lumineuse toile.
De noires silhouettes, exhalent des effluves de cyprès
Terriblement enivrantes, entêtantes et persistantes.
Le chemin tourne, traînant avec lui un petit canal
Un peu prétentieux, se prenant pour une voie fluviale.
Des bruits sourds de voix et de cris montent sourdement,
Puis, distinctement, indiquant la fin du chemin charmant.
Lumières et musique confirment le retour aux bâtiments
Urbains, entourés de hauts murs de béton et de ciment.
La douce fraîcheur du chemin laisse peu à peu sa place
A la lourde chaleur, prisonnière des enclos citadins.
Me retournant, j’ai vu le chemin s’enfuir vers l’espace.
J’ai aperçu son sourire. Il sait que je reviendrai demain.
Roland Vannier
Plaine du Roussillon le 8 août 2020