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Le blog d'écriture de Roland
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13 novembre 2017

La migration pour survie

migration 2

 

Des hommes qui errent sur la planète Terre

Chassés par des hommes qui crachent le feu de la guerre.

Des enfants qui pleurent dans les bras de leur mère…

Maigres et hagards, perdus dans la poussière.

 

Poursuivis, persécutés par la folie guerrière

D’autres hommes à l’âme noire et ordurière,

Des nuées d’humains jeunes ou vieux, errent

Parmi le sang et les corps piétinés et ouverts.

 

Loin, très très loin, perçue de notre très riche Occident,

La virtualité de l’image laisse la plupart de nous indifférents.

Ces drames si lointains sont pour nous des informations…

Il suffirait qu’ils se rapprochent pour devenir émotions.

 

Ces hommes, ces femmes, ces enfants veulent vivre.

Comment vivre dans cet enfer sanguinaire et ivre ?

Il leur faut s’éloigner, partir, se protéger de cette folie.

Mourir ou migrer pour simplement tenter de préserver sa vie.

 

Où irions-nous si nous étions à la place de ces damnés ?

Vers d’autres terrains de guerre, de mort et d’atrocité

Ou bien irions nous vers des endroits de repos et de paix ?

A ce que nous ferions à leur place, y avons-nous pensé ?

 

Quand on est dans une prison de mort et de souffrance,

On veut s’en évader, partir vers une terre de paix et d’espérance.

Alors, toutes ces ombres décident un jour de partir vers l’inconnu,

Cet inconnu qui ne peut pas être pire que celui qui leur est connu.

 

Quand on a côtoyé pendant tant de temps la mort de si près,

La vie n’a pas la même valeur que pour nous, privilégiés.

Ils entreprennent une migration qui nous semble insensée...

Traverser des déserts, d’autres conflits et des mers déchaînées.

 

Mais que faire d’autre ? Quelle autre alternative ont-ils ?

Seuls, livrés à eux-mêmes, de montagne en petites villes

Ils marchent, le ventre creux, vers des pays qu’ils admirent tant,

Vers l’espoir d’une vie, d’un avenir qui les attend….

 

Leur périple sera un calvaire, mais qu’importe,

Ils sont prêts à tout. Ils marcheront seuls ou en cohorte,

Isolés, battus, fourbus, exploités par des bandits passeurs

Qui les dépouillent comme le feraient des équarisseurs.

 

La Méditerranée en engloutira des milliers

Avant de laisser se déverser les survivants épuisés.

C’est en touchant terre qu’ils deviendront des migrants :

Les hommes, les femmes, les vieux, les enfants.

 

Croyant avoir enfin atteint leurs rêves et leurs buts,

Ils apprendront que, là non plus ils ne sont pas bienvenus.

Ils découvriront que, là non plus, on n’aime pas les étrangers.

Que là non plus, on n’aime guère partager.

 

Roland Vannier

Toulouges le 13 novembre 2017

 

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Commentaires
G
TRISTE!
Répondre
M
très bon article à diffuser et rediffuser
Répondre
G
А very strong poem!
Répondre
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