Le regard qu'on porte sur la vie
C’est une chaleur lourde d’été,
Pesante, invisible et pleine d’humidité,
Un air de molécules poisseuses
Qui tombe insidieusement sur les corps.
La sueur laisse ruisseler sur la peau
Des gouttelettes collantes et persistantes,
Pendant que de rares passants dans la rue
Se plaignent et traînent avec peine leur fatigue…
Malgré la chaleur, des enfants jouent en riant.
Le temps s’étire ainsi lentement
Sous les platanes de la place du petit village.
Les adultes, l’air renfrogné et ronchonnant
Pendant que les petits profitent de leur bel âge.
Les Grands parlent de météo et de ce qui ne va pas
Les gamins s’amusent du temps qui va.
Et puis…
… L’automne, le temps a brusquement changé…
Les températures se sont effondrées.
Voilà les vêtements de chaleur et de pluie.
Hier, les parasols n’envisageaient pas les parapluies.
Des gouttes d’eau ruissellent sur les cirés,
Pendant que de rares passants dans la rue
Se dépêchent en grognant de se mettre à l’abri…
Malgré la pluie, des enfants jouent en riant.
Pourquoi tant de ces anciens enfants sont-ils tristes ?
Pourquoi, en vieillissant, quoiqu’il arrive
Ils deviennent tellement aigris et pessimistes ?...
Il est trop de gens qui font leur propre malheur
En magnifiant leur passé. Immobiles et hostiles au changement.
L’envie de vivre ne se conjugue qu’au futur
Et les petits bonheurs ne s’épanouissent qu’au présent.
La vie n’est, en soi, ni moche ni belle,
Elle prend la couleur du regard qu’on porte sur elle.
On peut être un adulte responsable
Tout en gardant au fond de son coeur l’enfant qu’on a été.
Les peines et difficultés de la vie n’empêchent pas,
Si on le veut, de conserver une âme d’enfant.
Rire tant que l’on peut et profiter du temps présent.
Roland Vannier
Toulouges le 1er septembre 2017