Le "polymariage" de la Carpe et du Lapin

Lundi soir 11 octobre 2023, les députés d’extrême droite, d’extrême gauche, de gauche et de droite exultaient tous ensemble en criant à la victoire ! Quelle victoire avaient-ils donc obtenue ?

Voyons, voyons …

Mais avant, un tout petit rappel s’impose : 577 députés composent l’Assemblée Nationale (A.N.). Ils ont été élus en 2022 directement par tous les électeurs de France (qui le voulaient) au suffrage universel. Ils sont ainsi les représentants au plus près des Français à l’AN dont le rôle principal est de débattre et voter les lois pour que notre pays, la France, vive et progresse le mieux possible dans notre régime choisi : la Démocratie.

Nous sommes dans la Ve République depuis 1958, date à laquelle le Général de Gaulle a demandé à son équipe gouvernementale d’écrire, avec lui et Michel Debré, la Constitution de la 5^e République.

La précédente République (la IVe) qui a duré d’octobre 1946 (sortie de la 2^e guerre mondiale) à octobre 1958, avait tout une constitution qui donnait un pouvoir important à l’Assemblée Nationale et donc aux Députés répartis dans de nombreux partis politiques qui, c’est peu de le dire, ne s’entendaient pas, sauf pour faire « exploser » les gouvernements constitués : En douze ans, 22 gouvernements se succèdent, si bien que la durée de vie moyenne des gouvernements de la IVe République est de sept mois, rendant la France ingouvernable. L’AN de cette époque passe son temps à se déchirer. C’est le régime des partis politiques, priorisant leurs intérêts avant ceux de la France.

En écrivant la Constitution de 1958, le Général de Gaulle avait compris qu’il fallait conserver l’assemblée Nationale et ses députés appartenant à divers partis. Ce qui laissait le pouvoir aux électeurs d’élire directement le député de leur choix, à quelque parti qu’il appartienne, garantissant ainsi la Démocratie. Mais, mais…

Mais il fallait que la France progresse et avance, et pour cela, il fallait faire cesser le chaos installé par le multipartisme politique (politicien ? politicard ?) de la IVe République et pouvoir donner un peu plus de stabilité aux gouvernements pour qu’ils transforment leurs actions avant que les partis et les egos des Députés ne les dissolvent. C’est dans cet état d’esprit qu’a été écrit la Constitution de la Ve République en 1958.

Depuis 2017, date de l’élection d’un certain Emmanuel Macron, le Maréchal Mélenchichon, avec l’aide féodale de ses acolytes (alcooliques ?), s’est évertué à tout conflictualiser, transformant l’AN en cour des Miracles et ne respectant plus aucune institution républicaine. Ce Maréchal d’Amérique du Sud à la teinte « Tintin et Milou » a même réussi à inféoder l’ex grand PS, dirigé, il est vrai par un faible et incapable Monsieur Faure (le pauvre n’est pas responsable de son patronyme). Mais Chichon a également hypnotisé les très querelleurs et fanatiques Ecologistes, dirigés maintenant par Marine (tiens ? …) Tondelier et animés par la très sociopathe Sandrine Rousseau. Le PC , lui, Grâce à Fabien Roussel (qui siège place du Colonel Fabien), tient tête à Chichon.

Avec un Chichon narcissique révolutionnaire, une Lepen sournoise et toujours fille de son père, qui magouille, tout en continuant sa dédiabolisation, des LR et un PS lessivés, des députés à l’ambition personnelle et non patriotique, l’Assemblée Nationale se comporte comme sous la IVe République : un multipartisme aveugle et revanchard qui ne tient compte que de ses intérêts et non plus de ceux de la France. Aujourd’hui, l’ambition de l’AN est de faire tomber des gouvernements, de refuser de débattre et légiférer quand cela dessert ses intérêts.

Les Députés d’opposition ont une soif gargantuesque à étancher : « exister et prendre leur revanche malsaine ». Ils le tentent dès que le gouvernement agit.

Et nous voilà revenus à notre question du début de ces quelques phrases : « Quelle victoire ont-ils donc obtenue le 11 décembre au soir ? » …

En refusant tout débat sur la loi de l’immigration, au prix d’un « polymariage de la carpe et du lapin », ils ont eu l’impression d’exister et de prendre leur revanche sur le président de la République et de son gouvernement, tout en réglant des comptes personnels (ex : Ciotti avec Darmanin).

Le Maréchal Chichon voulait une VIe République. Il a réussi l’exploit, avec la complicité inconsciente des autres partis d’opposition de transformer l’Assemblée Nationale en une assemblée digne de la IVe République, tout en devenant le marchepied des nouveaux adhérents au FN (RN ?). Chapeau l’artiste !

Cette fantasmatique « victoire collective des oppositions agglutinées du 11 octobre » ressemble plus à un « Waterloo » des années 1940/1950 qu’à un « Austerlitz » d’aujourd’hui pour notre nation qui attend de ses députés, plus de dignité, de respect et surtout de privilégier l’intérêt du Peuple plutôt que celui des egos et des partis politicards.

Roland Vannier

Plaine du Roussillon le 12 décembre 2023