Accueillir l’inconstance des humeurs
Ce soir, ma vie file entre mes doigts.
Cela nous arrive brusquement, parfois,
Comme une poignée de sable de mer
Se faufilant entre nos doigts entrouverts
Qui Laissent glisser sur la grève, tel un sablier,
Les petits grains que le temps avait oubliés.
Ce n’est qu’un simple nuage triste et gris
Qui enveloppe l’âme un tantinet meurtrie.
Il fait un peu moins chaud au creux du cœur,
Le soleil se dissimule dans la grisaille et pleure.
Surtout ne pas laisser le froid sournois s’installer,
Avoir le courage de sourire dans l’obscurité.
Pleurer, ce n’est jamais la fin du monde…
Pleurer, ça sert à rendre notre terre féconde,
Tout en soulageant le cœur prisonnier du gris.
C’est fait d’autant de peines et de joies, la vie.
Savoir accepter l’inconstance de nos humeurs,
Accueillir le froid, sans haine, pour réchauffer le cœur.
Le paradis et l’enfer ne sont ni au ciel ni sous terre.
Il n’existe ni punition souterraine ni extase céleste,
Si nos peines et nos tristesses sont notre enfer ici,
Tous nos moments de bonheur sont notre paradis.
Ne croyez pas les charlatans, vendeurs d’une autre vie,
C’est ici et maintenant que le bonheur doit être cueilli.
Roland Vannier
Perpignan le 29 février 2020