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Le blog d'écriture de Roland
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4 décembre 2021

Suicide populaire par bêtise et ignorance

lepen et nazis photos

 

« Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : c'est lui ? vous croyez ? il ne faut rien exagérer ! et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser. »

Cette citation bien connue de Françoise Giroud est, aujourd’hui, en France, plus que jamais d’actualité. Il fait plus que montrer le bout de son nez, le fascisme ! Il expose avec impudeur et cynisme son visage, sa figure, sa (ses faces), sa tronche, que dis-je, SES visages…

 

D’abord le visage le plus connu mais aussi le plus déguisé, avançant masqué. Celui d’une femme blonde, dotée d’un léger embonpoint et d’une solide expérience en échecs électoraux. Originaire d’un quartier « défavorisé » (Neuilly sur Seine), elle « pèse » depuis déjà longtemps dans le paysage politique français.

Elle fit ses premiers pas dans les pas de son père, raciste, antisémite, négationniste, tortionnaire, vulgaire et méchant. Populiste et démagogue au possible, elle cible, comme son « pôpa », les « Etrangers », ces gens qu’on ne connaît pas et qui, forcément, sont des dangers pour la nation. Mais pas n’importe quels étrangers ! Pas des gens de la même couleur de peau qu’elle. Le blanc lui va tellement bien. Non, ses cibles sont plutôt noires, grises, jaunes, rouges, vertes…. Des couleurs quoi ! Elle n’aime pas la couleur. D’ailleurs, « blanc » n’est pas une couleur. Mais au fait, le noir non plus n’est pas une couleur ! Alors qu’a-t-elle contre les « étrangers » « de couleur » ? Ce n’est peut-être pas la couleur l’objet de sa haine, mais le classement initial des homo-sapiens que la science a pourtant aujourd’hui abandonné : la « race ». Ces « races », ces peuples que Hitler et ses nazis ont assassinés et torturés par millions dans ces camps de la mort, dont le père Lepen niait l’existence. La fille Marine l’a longtemps suivi dans ces pas-là. Mais voilà, on était encore trop près des crimes de guerre du fascisme d’Hitler, Mussolini (inventeur du mot), Franco, alliés tous trois pour semer l’horreur en Europe.

Trop de gens avaient encore en mémoire ce que la France risquait en laissant la dynastie Le Pen s’installer au pouvoir. Il y a encore quinze ans, ces idées mortifères étaient leur obstacle.

Les apprentis fascistes comprirent peu à peu qu’ils ne pourraient jamais y parvenir sans se dissimuler, se cacher, se « dédiaboliser ». Alors, sans jamais rien abandonner de leurs projets funestes, et tout en maintenant cachée, cette fois, sa proximité avec les néo-nazis, « La » Narine, devenant début 2011, la présidente du FN, s’acheta un masque social bon enfant, souriante, toujours idiote, mais souriante et (presque) respectueuse. Le parti a même, comme par enchantement, de façon synchronisée, transformé son nom de Front National (front brutal) en « Rassemblement » National (rassemblement c’est tellement rassurant).

Beaucoup de gens qui avaient vécu ces horreurs pour les uns ou qui en avaient été instruits pour d’autres, étaient morts, depuis quinze ans que Narine Le Pen oeuvrait à rendre acceptable pour les ignorants, les sans mémoire et les brutes, le RN/FN se banalisait, devenait pour un certain nombre de plus en plus acceptable, il réussit un tour de force qui laissa coi tous les partis politiques républicains : En 2014, le FN remporta les élections européennes, au nez et à la barbe de tous les autres politiques de gauche et de droite, si ancrés dans leur immobilisme. Ces derniers juraient pourtant sur toutes les TV qu’il était grand temps de « faire de la politique autrement ». Ils ont été incapables de faire bouger leurs partis politiques mamouthés, fossilisés.

Ce fascisme d’extrême droite à bas bruit se découvrira s’il parvient à son but. La Démocratie tombera d’abord peu à peu, la République ensuite, puis adviendra une réelle dictature parrainée par Poutine.

 

Ce visage du fascisme de Lepen qui avance masqué n’est pas le seul en France à rêver d’écraser la République et la démocratie au profit d’une dictature. Cette autre dictature, elle, a une teinte religieuse. En parallèle de la montée de l’islamisme extrêmiste, un autre extrêmisme religieux, qui ronge son frein depuis bien longtemps, pense que son temps est revenu : Tout ce qui existe de radicaux et extrêmistes catholiques organisés ou non (Civitas, Opus Dei, Cité catholique, nostalgiques, grenouilles de bénitier, etc …) a décidé de supporter un candidat polémiste et écrivain moyen, devenu célèbre grâce aux médias sur lequel il est omniprésent comme polémiste. Il s’est d’abord fait connaître grâce à l’émission du prétentieux Ruquier puis sur CNEWS, une des chaînes TV du très catholique Vincent Bolloré, 14e fortune de France et magnat des médias (Canal +, CNews, C8, Europe 1, RFM, Virgin Radio, Voici, Capital, Gala, Paris Match et le JDD).

Zemmour, le polémiste haineux, est chargé et porté par tout ce petit monde religieux extrêmiste qui rêve de prendre sa revanche sur la République laïque (ils n’ont toujours pas digéré la loi de 1905). Le polémiste sans honte ni scrupules, n’a pas sa langue dans sa poche et il n’hésite pas à s’attaquer, sans retenue, à tout ce qui empêche la réalisation de ses fantasmes et obsessions : Raciste, ostraciste, menteur, vulgaire, il s’emploie à tenter de démontrer que les étrangers, les migrants, la démocratie, la République sont les Ennemis de la « grande » France qu’il réinvente en réécrivant notre histoire nationale.  

Zemmour est né en France en 1958. Il est fils de parents juifs algériens d’origine française qui sont revenus d’Algérie en France en 1952. Zemmour, ce quasi juif algérien dont le patronyme est berbère, transfère son mal être interne sur les autres. Son origine juive et sa conviction profonde et furieuse que son intégration française se fait par une adhésion totale au catholicisme extrêmiste, créent en lui un conflit interne. Comme cela lui est insupportable, il fait, comme tous les sociopathes dont il est : il manipule. Il manipule la réalité présente, passée (l’histoire). Puisqu’il se réfugie dans le passé pour justifier ses contradictions, il invente un présent et un futur délirant afin de donner sens à sa pensée de psychopathe. Pour lui, la France n’est pas la République et encore moins laïque. Pour lui, notre nation est la nation des rois catholiques, du clergé et des privilèges que ces derniers avaient sur le Peuple. Pour lui, la France est morte lors de la révolution en 1789 qui, en supprimant les privilèges le 4 août 1789, donnait à tous les hommes, qu’ils appartiennent à la noblesse, au clergé ou au Tiers-Etat, l’égalité en droit. Pour lui, la 2e mort de la France, c’est 1905, la loi sur la laïcité qui laisse libre les hommes de croire ou ne pas croire mais qui, également, sépare l’Etat (le peuple représenté) de la religion. Cette loi affirme que les religions sont autorisées dans le domaine privé mais que dans le domaine public, ce sont les Hommes qui font les lois auxquelles tous les habitants de France (religieux ou non) doivent obéir. Et ça, Zemmour et ses amis catholiques extrêmistes, au même titre que les islamistes extrêmistes, ne supportent pas. Eux veulent imposer des lois décidées par quelques hommes sans aucune légitimité, qui les ont écrites en même temps qu’ils inventaient une religion.

En 2017, les élections présidentielles devaient composer avec le parti d’extrême droite de la famille Le Pen, inquiétant mais limité par ses compétences. Ses alliés étaient tout ce que l’extrême droite au bras armé compte de mouvements pro-nazis ou négationnistes (génération identitaire par exemple). Ses militants et sympathisants venaient en grande partie du monde des ouvriers et employés, séduits par la dédiabolisation hypocrite. Ils avaient abandonné le parti communiste et le parti socialiste incapables d’évoluer. Dans les dépendances du château Le Pen, on y trouve également la plupart des ex-gilets jaunes et des vieux pieds-noirs nostalgiques du bon temps des ratonades.

En 2022, on retrouvera bien sûr la même dynastie Le Pen avec une Narine à sa tête qui a du se rediaboliser car cette fois ses adhérents ont envie de baston mais aussi parce que son concurrent d’extrême droite, le berbère catholique extrêmiste Zemmour avance à découvert : il annonce une France catho non laïque qui laisse les migrants se noyer et noie les survivants. Ses parrains sont bien sûr des cathos extrêmistes engagés : Civitas, Opus Dei, Bolloré le très pieux, les adeptes de l’église St Nicolas, les grenouilles de bénitier vindicatives. Ses militants et sympathisants sont beaucoup plus instruits et sournois que ceux du FN (ex RN ou l’inverse). Cadres moyens ou supérieurs avec familles cathos à quatre ou cinq enfants, ou bien scouts célibataires. Alors que chez Le Pen, on y trouve plus la famille Groseille, chez Zemmour, le Berbère algérien, c’est plutôt la famille Le Quesnoy qui y grenouille. Hormis, ces habitués du chemin de croix, on trouve également quelques clients de Le Pen qui ont constaté que la blonde étant idiote, se sont mis à miser sur Zemmour qui « causant bien » fera triompher l’extrême droite.

Si en 2017, on pouvait espérer encore que l’extrême droite FN serait arrêtée par des Français responsables, je suis moins confiant pour les élections présidentielles de 2022. Sur les médias, les commentateurs « zautorisés » (comme aurait dit Coluche), parlent d’une droitisation des Français. De quelle droitisation parlent-ils ? D’une droitisation républicaine et démocratique ou bien d’une opinion de droite prête à se convertir à l’extrême-droite des Le Pen et Zemmour qui ont des amis à la tête de la Hongrie avec Orban ou Poutine, monarque russe ?

En 2018, j’ai lu le livre de Yascha Mounk, politologue, enseignant à Harvard : « Le peuple CONTRE la Démocratie". Ses arguments étaient solides et cohérents mais je refusais d’y adhérer totalement. J'étais dans le déni dont je suis sorti aujourd'hui. Et pourtant, j'en suis encore à me demander comment la démocratie qui signifie « pouvoir au peuple », peut-elle être trahie par le peuple lui-même ? Comment le peuple peut-il renoncer à la liberté, l’égalité, la Fraternité pour accepter de prendre le chemin d'une dictature dont il sera la première victime ?

Roland Vannier

Plaine du Roussillon le 4 décembre 2021

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