Lettre ouverte aux soignants indignes et irresponsables

Début 2020, vous étiez nos héros. Je ne me moque pas. Je suis ce qu’il y a de plus sérieux. C’est vrai. C’est sincère. Nous vous admirions pour votre courage, votre dévouement, votre présence, votre engagement pour sauver, protéger, écouter ceux qui se mouraient.

Pendant que nous découvrions pour la première fois de notre vie, le confort du confinement, vous partiez chaque matin, au front sanitaire, faire face à ce foutu virus et le soir, vous rentriez, inquiets, de peur de contaminer votre famille.

Nous vous avons aimé et admiré, vous les soignants, pour tout ça.

La planète entière a été surprise. Personne n’était préparé. Partout, le Monde manquait de médicaments. De l’oxygène (et encore), du doliprane, mais surtout votre présence, votre compassion, votre énergie. Il y eut bien sûr quelques savants fous et mégalomanes qui, pour satisfaire leur narcissisme, ont donné de fausses espérances de guérison avec des pseudo médicaments, désavouant, salissant même la science, votre mère de la connaissance. La science, référence de votre métier.

Pour se sortir de cette guerre sanitaire contre cet ennemi microscopique, virulent et inconnu, il ne restait plus qu’à trouver des vaccins. Seule la science -qui, par ailleurs, vous a donné vos savoirs médicaux- pouvait trouver un vaccin. Mais en combien de temps ? Le grand public ignorant, les médias inquiétants invitaient des médecins dont ce n’était pas la spécialité et qui racontaient n’importe quoi. Les généralistes, urgentistes se transformaient eux-mêmes en virologues, infectiologues, sur les plateaux TV dévoyés et assénaient leurs avis comme des vérités. En fait, leur vraie spécialité était l’opportunisme politique ou égotique. Et tout ce monde ignorant de charlatans médiatisés, inquiétait les gens ordinaires plus qu’ils ne les rassuraient.

Vous-mêmes et un certain nombre de personnes non soignantes, savions qu’il fallait normalement plusieurs années pour parvenir à un vaccin contre un virus inconnu.

Mais scientifiques et chercheurs du monde entier, dotés de moyens jamais atteints, ont réalisé l’exploit extraordinaire et admirable de fabriquer un vaccin en un temps record. Malgré la rapidité, toutes les précautions ont été prises et ces vaccins n’ont pu commencer à être inoculés qu’après de strictes et sérieuses vérifications scientifiques.

Mais il fallait un second exploit : produire une énorme quantité de doses suffisantes. Là encore, les médecins de Molière médiatisés sur les TV poubelles, ont raconté n’importe quoi, polémiqué, raconté ce qu’ils ne connaissaient pas. Et leurs propos empoisonnés, amplifiés par les médias complices et démagogues, ont ajouté encore plus de doutes dans le grand public inquiet et désorienté. Ajoutez à cela que nous sommes dans une période où complotistes et conspirationnistes ont trouvé sur ce terrain fragile et ignorant, un public en quête de rassurance, prêt à entendre n’importe quoi. Ces médecins incompétents, ces médias à la recherche du buzz et ces complotistes fous et irresponsables ont fait basculer une partie de la population française, de la raison à la croyance, de la science au charlatanisme.

Malgré ça, nous avons eu la bonne surprise de constater que les Français étaient raisonnables et intelligents dans leur majorité. Ils n’ont pas cédé à ces folies, ces croyances Moyenâgeuses. Et à ce jour, la majorité est presque entièrement vaccinée. Nous sommes sur la bonne voie.

Alors, que se passe-t-il aujourd’hui, chez vous, les soignants (médecins, infirmières, aides-soignants, etc…) ? Vous, si admirables, si admirés ?

Les ignorants ont l’excuse de la naïveté de céder aux charlatans. Mais vous, soignants, dont le métier puise ses connaissances, ses comportements professionnels dans la rigueur de la science, vous qui avez été formés à la médecine sérieuse et responsable que la science nourrit en permanence…. On apprend que un nombre significatif d’entre vous refuse de se faire vacciner. Nous savons tous maintenant que c’est la seule voie, aujourd'hui, pour se sortir de cette crise sanitaire. Alors ? vous qui côtoyez chaque jour des malades, des personnes faibles, en refusant de vous faire vacciner, vous choisissez de devenir des complices du virus qui tue ?

Est-ce possible ? Jamais je n'aurais pu imaginer autant de bêtise et de lâcheté chez des soignants. Etes-vous les mêmes qui furent si admirables aux yeux du peuple français ? Ou bien n’en faisiez-vous pas partie ?... Vous "planquiez-vous ?

Pour quelles raisons refusez-vous ? Est-ce ….

-          Parce que vous manquez de connaissances scientifiques et que, comme les citoyens lambda ignorants, vous êtes plus proches des croyances que de la science, et vous préférez être un allié du virus ?

-          Parce qu’au nom d’idéologies politiques ou religieuses extrêmistes, vous préférez contaminer ceux que vous soignez ?

-          Parce que vous ne croyez ni en la science ni en l'admirable métier qu'exercent souvent par passion les vrais soignants, et que vous préférez retourner aux saignées et autres prescriptions des soignants de Molière ?

Savez-vous que nous avons peur de vous croiser dans un lieu de soins. Pour se faire soigner d’un bras cassé, vous pouvez nous transmettre cette saloperie de virus que vous préférez au vaccin qui l’étouffe ?

Soignants que nous avons tant aimés, tant vénérés dans vos combats héroïques, vous risquez, vous les soignants antivaccins, de ternir la belle image des vrais soignants soucieux des autres qui engagent toute leur énergie dans leurs missions de soins et de protection, faisant honneur à la science.

Quand on est soignant et qu’on refuse un vaccin que la majorité des Français Lambda, dont moi, ont accepté, on insulte Pasteur, Koch, Marie Curie et tous ces grands scientifiques qui ont tant fait pour la science au service de l’Humanité.

ET le summum de l'indignité, c'est de voir aujourd'hui quelques un(e)s d'entre vous, se plaindre d'avoir été écarté(e)s des soins des malades et oser sans scrupules vous plaindre de ne plus avoir de revenus parce que vous avez décidé vous-mêmes, en refusant ce vaccin, de vous exclure du métier dont, en fin de compte, vous démontrez que vous n'en étiez pas dignes. 

Roland Vannier

Plaine du Roussillon le 4 juillet 2021