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Le blog d'écriture de Roland
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13 novembre 2019

Jusqu'où peut-on aller dans l’horreur ?

innocent assassiné

Paris le 13 novembre 2015… C’est le début du week-end. Après une semaine de travail, les supporters de football vibrent déjà à la pensée du match de football « amical » France-Allemagne qui va commencer.

Aux terrasses et dans les rues animées dans les 10e et 11e arrondissements de Paris, des jeunes se réjouissent à l’avance de la soirée qui s’annonce : L’amitié, la convivialité, et pourquoi pas l’amour, seront au rendez-vous…

Des amateurs de rock n’roll attendent avec impatience, le début du concert que vont donner les « Eagles of death Metal » au Bataclan, une salle de concert du 11e arrondissement.

 

Le match de football commence au milieu des chants et des encouragements. Dans les rues et aux terrasses, on entend des rires joyeux, des appels amicaux et le bourdonnement des conversations animées. Les lumières brillent de joie. Le rock n’roll emplit de sons métalliques et dynamiques la petite salle de concert.

Ce vendredi soir, la joie, le plaisir de vivre, d’être ensemble, de vibrer pour ce qu’on aime ou ceux qu’on aime, d’être libre dans un pays démocratique où il fait bon vivre, sont au rendez-vous. On profite du moment présent, de ce que la vie nous offre de beau et de bon.

21h20. Une explosion se fait entendre aux abords du Stade de France. A l’intérieur de l’enceinte sportive, personne n’a rien entendu. Pas plus que les deux autres explosions qui ont suivi. Cinq minutes plus tard, des rafales de mitraillettes se font entendre dans le 10e et le 11 arrondissement. Dans les rues et aux terrasses de café, des corps tombent, se tordent de douleur. Du sang traverse les vêtements. Le verre des vitrines vole en éclat. Des cris, des courses, des regards effrayés et choqués. La stupeur et la panique ont remplacé les sentiments d’amitié et de convivialité.

Un quart d’heure plus tard, c’est la musique, la danse et la joie qui cèdent leur place aux mêmes sentiments d’effroi et de panique. Trois silhouettes, à l’apparence humaine, tirent froidement sur ces humains heureux qu’ils ne connaissaient pas il y a une minute et à qui ils reprochent d’être heureux.

Les cris sont perçants et affolés, le sang gicle, les corps s’entassent les uns sur les autres au rythme mécanique des mitraillettes que les silhouettes noires actionnent avec un plaisir non dissimulé.

 Cette boucherie va durer encore et encore. Longtemps. Très longtemps. Les deux dernières silhouettes obscures sont abattues par la police vers minuit trente.

 

Les idées mortifères d’une idéologie religieuse ont, en quelques heures, imposé le froid de la mort à la chaleur de l’amour et du vivre ensemble.

 

La France est sous le choc. Les familles des morts innocents assassinés pleurent. D’autres familles recherchent leurs proches qui peut-être sont parmi les victimes. Les Français compatissent sincèrement. Certains s’imaginent qu’à la place de tous ces innocents tués, ils auraient pu être et pleurent autant ces morts que l’idée d’avoir pu être à leur place.

 

La France pleure. La France a peur. Et quand la France a peur, les divisions s’estompent et rassemblent. Ce soir-là, tous les Français (ou presque), trouvent leur police formidable. Leurs dirigeants exemplaires. Tous les partis politiques sembent solidaires.

 

*****

 

Le temps a passé sur ce carnage qui fit 130 morts. Le temps a passé sur la belle solidarité affichée ce soir-là. Le temps a passé sur la peur. Le temps a passé sur le sentiment de fierté qu’avaient les Français d’habiter un pays libre et digne où les institutions républicaines (police, justice, dirigeants) sont au service du peuple.

Et toujours, quand le temps passe, l’oubli prend sa place.

 

13 novembre 2019. Quatre années après ce drame. Combien de Français, qui ne regardent pas la TV, sont au courant de ce triste quatrième anniversaire ? Combien pensent aux souffrances des familles ? Combien imaginent le traumatisme qui est celui, depuis quatre ans, de ceux qui ont survécu à l’horreur de cette inhumanité ?

 

Quelle sagesse la France a-t-elle tiré de cet évènement ?... Plus de compassion ? Plus d’écoute ? Plus de respect ? Plus de lucidité dans le jugement ? Plus de réflexion ?...

Rien. Vraiment rien. Au contraire ! Les extrêmistes religieux sont toujours là, à l’affût pour tuer ceux qui ne pensent pas comme eux, mais aussi pour instiller sournoisement le poison de la division dans la société française.

Pire encore. Aux extrêmistes politiques français habituels d’extrême-droite, se sont ajoutés d’anciens politiciens républicains de gauche qui se sont aussi radicalisés. Démagogues à n’en plus pouvoir, menteurs comme des arracheurs de dents, vulgaires comme des charretiers, ils décrédibilisent les institutions républicaines (parlement, police, justice). Ils sont prêts à tout pour gouverner un pays dont une partie du peuple est devenue « contre » la démocratie. Pour un régime autoritaire.

C’est à n’y pas croire et pourtant …

Aujourd’hui, on ne dit plus merci à la police. On l’insulte. On ose parler de violences policières quand la police défend la République attaquée par des anti-démocrates qui frappent avec une violence inouïe les hommes et les symboles républicains.

Des factieux extrêmes qui veulent mettre à bas notre démocratie. Pas avec des arguments, des faits. Non. A grands coups de manipulations vidéo, de mensonges éhontés, de complotisme, de doubles contraintes, on laisse croire aux Français que les coupables sont des victimes. D’ailleurs, la plus belle preuve est toute récente. Le 10 novembre. Il y a trois jours…

 

Il y a trois jours, le 10 novembre, 3 jours (Hasard ?) avant le triste anniversaire de ce carnage de 2015, des activistes  musulmans extrêmistes ont appelé les Musulmans de France à manifester au prétexte que les Musulmans seraient persécutés en France… au même titre que les Juifs l’ont été …

La ficelle était grosse. Le but caché, mais très devinable, était bien sûr de s’attaquer hypocritement à la laïcité. Or, la laïcité, ce n’est pas seulement l’autorisation pour tout un chacun de croire ou ne pas croire en une religion, quelle qu’elle soit. C’est aussi l’assurance que la loi qui s’impose à tous est celle de la République française, et en aucun cas, celle édictée par une quelconque religion. Or, ce que veulent les musulmans extrêmistes, c’est imposer la loi de leur religion: la charia. Et leur travail de sape avance puisque un sondage récent montre que 28% des Musulmans « ordinaires » donnent la priorité à la charia avant les lois de la République française.

D’ailleurs n’a-t-on pas entendu ou vu plusieurs pancartes, lors de ce défilé du 10 novembre, où on pouvait lire ou entendre : « je n’obéis qu’à dieu ». Autrement dit « aux lois de dieu avant les lois de la France ».

 

Ces extrêmistes qui assassinent lâchement ou qui veulent imposer la charia de façon insidieuse sont des Musulmans salafistes ou waabistes ou frères musulmans qui interprètent le coran comme il fut écrit par des hommes, au 8e siècle (à partir de 734 après JC), après la mort de Mahomet. Et il est vrai que le coran qui fut écrit au 8e siècle, demande aux Musulmans de l’époque, à la Sourate 9, versets 5 et 29, de combattre et soumettre «…  les idolâtres, ceux qui ne croient point en Allah… ».

Et aujourd’hui, revenus du Moyen-âge, ces fanatiques religieux veulent imposer à l’Humanité du 21e siècle, une façon de vivre datant d’il y a 1.300 ans, édictée et écrite par des hommes (pas des femmes bien sûr). Et ils veulent l’imposer par la force et par la ruse…

Et dans ce piège tendu le 10 novembre, qui était en fait une attaque contre la Laïcité, sont bien sûr tombés ces anciens Républicains devenus de nouveaux ennemis de la démocratie française. Pour récolter quelques voix aux élections à venir, ils ont vendu leur âme au diable en cautionnant cette mascarade où des enfants ont été affublés d’une étoile jaune car oui, ils ont eu le culot de se comparer aux juifs et à la Shoah au cours de laquelle les Nazis ont tenté d’éliminer tous les adeptes d’une religion.

 

Eux dont le livre de référence, datant du Moyen-âge, leur intime de persécuter, combattre, soumettre tous ceux qui ne sont pas croyants en Allah, autrement dit tous ceux qui ne sont pas Musulmans.

 

En ce 13 novembre 2019, j’ai une pensée très forte pour les familles qui ont souffert de la perte d’un proche, assassiné en 2015 par des djihadistes aussi pervers, aussi cruels que des nazis.

J’ai aussi un goût amer de cette participation assumée d’anciens Républicains français à une mascarade organisée par des extrêmistes religieux, dans le but d’affaiblir notre République, ses lois, sa démocratie et l’héritage du siècle des lumières que la France a propagé au 18e siècle dans le monde entier.

 

Roland Vannier

Perpignan le 13 janvier 2019

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