Ode au Présent
Par la baie vitrée ouverte sur le jardin fleuri,
Les rideaux vaporeux, négligemment, se balancent
Et voluptueusement gonflés de vent et d'importance,
Séduisent, par la danse, un parterre de fleurs ravies.
Vivre dans l’instant pour bien ressentir la vie,
Les pieds ancrés dans la terre et la tête dans le ciel,
Enivré de joie à la vue d’un simple arc en ciel,
Le cœur illuminé par les couleurs qu’a peintes la pluie.
Vivre sans cesse dans ses souvenirs, c’est refuser de vivre.
Anticiper sans cesse, c’est passer à côté du présent.
Le passé doit être une ressource, jamais un refuge.
Se plonger dans le futur, mais pour inventer le présent.
Ne jamais vivre pleinement l’instant, c’est contre nature,
C’est refuser de profiter des émotions, de la beauté.
C’est parfois, voire souvent, la peur de la simple réalité.
Ne pas regarder, entendre, ressentir, est une injure.
Nous sommes nés de la Terre et d’un peu de mystère.
Nous sommes nés de l’amour d’un père et d’une mère
Qui ont rêvé pour nous d’amour, de joie et de plénitude,
Le temps d’une vie éphémère mais aussi faite d’incertitudes.
Vivre sa vie, c’est entrer dans une valse à trois temps.
Le passé qui n’est plus, le futur à venir et le présent.
Si la vie nous oblige au futur, elle n’impose pas le passé.
Il n’y a que le présent pour vraiment se sentir vivant.
Pas toujours bien sûr, mais le plus souvent possible
Baissez votre méfiance, alors rien vraiment n’est impossible.
Laissez-vous aller parfois à ce ver d’un poème d’Horace,
« Carpe Diem »…
« Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ».
Roland Vannier
Toulouges le 9 août 2018