La foule
Tous ces gens qui marchent dans la rue, où vont-ils ?
Les uns flânent, les autres obsédés par la quête de l’utile.
Visage fermé qu’on interpelle et qui s’éclaire.
Visage ouvert à qui on sourit sans vouloir plaire.
Combien de joies, combien de peines en ces passants
Dont je croise le chemin le temps d’un furtif instant ?
J’aime ce voyeurisme : regarder à s’enivrer cette foule
Qui balance corps et âmes au rythme de la houle.
Toutes ces couleurs de peaux, superbe palette diaprée.
Tant d’émotions contenues ou bien exhibées.
Ces visages si différents et si semblables à la fois,
Démarches lentes ou vives, raides ou chaloupées.
J’aime me perdre dans ces foules au flux continu
Comme la goutte d’eau dans le flot ininterrompu.
J’aime me laisser porter, chahuté par ces vagues
Qui me ramènent inexorablement vers la grève...
Où je reprends ma liberté… un peu plus empreint d’humanité.
Roland Vannier
Toulouges le 17 août 2016