Le temps, cet inconnu.
Le temps qui obsède et toutes ces heures comptées...
Toutes ces obsessions sur le temps qui passe
Qui font se lamenter tant de gens sur leur passé.
Le temps qui fait peur, ou bien encore qui agace
Ceux qui ont trop peur de ne pas avoir assez
De ce temps qui les dépasse ou les rend stressés.
En cette époque névrosée qui a l’illusion
Qu’on peut agir sur la vie en courant après le temps...
Ce temps qui n’existe que dans la pensée.
Ce temps, cette illusion que l’on découpe à souhait
Pour donner un rythme à nos actes et nos faits,
Pour des conversations sur le temps trop vite passé,
Pour créer des peurs sur le futur imaginé mauvais.
Que serions-nous sans cette déification du temps ?
Nos vies seraient rythmées par le jour et la nuit,
Par les cycles de lune, de solstices et d’équinoxes.
Si nous n’avions pas nominalisé puis découpé le temps,
Serions-nous techniquement moins avancés ?
Nos savoirs seraient-ils bien moins beaux, moins nombreux ?
Si nous n’avions pas mis le temps au centre de la vie,
Nous aurions sans doute développé d’autres civilisations
Qui nous auraient conduits à penser autrement.
Serions-nous plus instruits et sages ou plus fous ?
Sans la pensée, nous n’aurions pas la conscience d’exister.
Alors, pourquoi l’humanité qui n’existe que par la pensée,
A eu ce désir fou de tout ramener à sa propre invention
Qu’est le temps.
Ce temps qui nous brûle de nostalgie, d’impatience
De regrets et de peurs.
Avons-nous inventé le temps pour nous prémunir
De l’inéluctable fin qu’est la mort ?
Si oui, nous n’avons fait que le choix du déni de réalité,
Le refus du futur, de notre inéluctable finitude.
Mais... mais... si le temps n’était, en fait, qu'un piège vicieux, fabriqué
Par des dieux méchants pour les naïfs humains que nous sommes ?...
Roland Vannier
Toulouges le 10 avril 2016